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Dans sa nouvelle mouture, la formule ne devrait plus garantir aux épargnants une rémunération minimum supérieure de +0.25% à l’inflation comme c’est le cas actuellement. Bercy et le gouverneur de la Banque de France veulent ainsi se prémunir contre les risques de remontée de l’inflation. « Il s’agit de fixer le taux du Livret A au plus près du niveau d’inflation », confirme une source proche.

Maintenu à son plancher historique de 0,75 %, ce taux reste en effet aujourd’hui au-delà du niveau de progression des prix à la consommation (0,4 % sur un an, à fin septembre). « La base de calcul d’inflation choisie par les pouvoirs publics pour déterminer la rémunération des épargnants devra aussi être plus large pour éviter les fluctuations du taux du Livret A », explique une autre source.

Le fonds d’épargne veut limiter les risques en cas de remontée de l’inflation

Cette nouvelle formule vise de fait à corriger les principaux défauts de la méthode actuelle – de plus en plus gênants en période de taux négatifs. Mise en place en 2008, afin de décorréler la rémunération du Livret A de la volonté politique, cette formule n’a été appliquée que trois fois en huit ans ! Dans la majorité des cas, le gouvernement a choisi de s’en écarter pour préserver l’épargne populaire.

Un jeu à double tranchant car ce taux réglementé pénalise en retour les acteurs du logement social qui financent leurs constructions grâce aux fonds du Livret A, centralisés en partie à la Caisse des Dépôts (CDC). Ces derniers mois, à mesure que les taux de marché ont continué de s’éloigner du niveau d’inflation (qui sert de base de calcul au taux du Livret A), même la perspective d’appliquer cette formule automatique est devenue périlleuse pour le modèle du fonds d’épargne. C’est notamment ce qui a convaincu les pouvoirs publics d’agir. « Il faut limiter les risques en cas de remontée de l’inflation », indique une source proche. Autrement dit, éviter que la CDC ne se retrouve avec des ressources financières abondantes qui auraient perdu toute compétitivité face à des financements de marché plébiscités par les acteurs du logement social.